25 mai 2025

Lait de noisettes maison à l’extracteur de jus

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Il y a des habitudes que l’on adopte un peu sans y penser, par automatisme. Acheter une brique de lait végétal au supermarché en fait partie me concernant. C’est rapide, c’est pratique, ça se conserve longtemps, et on ne se pose pas de questions. Pourtant, il suffit d’essayer une seule fois d’en faire soi-même pour que notre perception change. Il y a quelque chose de très satisfaisant dans le fait de transformer une poignée de noisettes en un lait parfumé.

Quand j’ai commencé à m’intéresser aux laits végétaux maison, j’avoue que c’était avant tout par curiosité. Je ne m’attendais pas à y prendre goût. J’avais cette image en tête : longue préparation, matériel compliqué, résultat peu convaincant… Et pourtant, ce fut tout le contraire. Le lait de noisette, notamment, est d’une simplicité déconcertante lorsqu’on dispose d’un extracteur de jus. En moins de dix minutes (hors temps de trempage), on obtient une boisson parfumée, à la fois douce et boisée, qui n’a rien à envier aux versions du commerce – bien au contraire.

La question revient souvent : pourquoi s’embêter à faire soi-même ce que l’on trouve si facilement dans le commerce ? Je suis la première à apprécier la praticité d’une boisson toute prête, surtout quand les journées s’enchaînent sans temps mort. Mais il y a plusieurs raisons qui m’ont convaincue de prendre parfois ce petit détour artisanal. D’abord, la liste des ingrédients. Lorsque vous faites votre lait végétal maison, vous contrôlez tout : pas de sucre ajouté si vous n’en voulez pas, pas de conservateurs, pas d’additifs texturants (gomme xanthane, carraghénanes, et autres noms barbares). Juste de l’eau et des noisettes.

Ensuite, il y a le goût. Le lait végétal maison, surtout s’il est consommé frais, développe des arômes bien plus riches, plus vivants. Le lait de noisette a ce parfum de praliné léger, légèrement grillé si vous choisissez de torréfier les fruits avant trempage, qui se perd souvent dans les versions industrielles.

Et puis, faire son lait maison, c’est aussi entrer dans une logique de sobriété et de réduction des déchets. Moins d’emballages, moins de transport, une consommation plus locale si l’on choisit des fruits secs cultivés près de chez soi. C’est une démarche qui s’inscrit dans un art de vivre plus attentif, plus conscient.

On pense parfois que les laits végétaux sont une invention moderne, liée aux régimes sans lactose, au véganisme ou aux tendances healthy. Pourtant, les boissons végétales existent depuis bien longtemps. En Asie, par exemple, le lait de soja est consommé depuis des siècles, souvent en accompagnement du petit-déjeuner, parfois salé. Dans le monde arabe, on trouve des boissons à base d’amandes, sucrées et parfumées à la fleur d’oranger ou à la rose, qui remontent au Moyen Âge. En Europe, le “lait d’amandes” était déjà utilisé au Moyen Âge dans les monastères, notamment pendant les périodes de jeûne où les produits animaux étaient proscrits. Autrement dit, ce n’est pas qu’une mode passagère, mais aussi un retour à des savoir-faire anciens, remis au goût du jour par les besoins et les sensibilités contemporaines.

Parmi tous les laits végétaux que l’on peut faire soi-même, le lait de noisette est sans doute l’un des plus accessibles, surtout pour les débutants. Il ne nécessite pas de cuisson comme le lait de soja, il est naturellement sucré, ce qui en fait un excellent lait pour le petit-déjeuner, les boissons chaudes ou les desserts. Et il est délicieux tout seul, ce qui n’est pas toujours le cas du lait de riz ou de certaines boissons à base de graines.

La noisette a ce petit quelque chose de gourmand, qui évoque les goûters d’enfance, les tartines de pâte à tartiner, les pralinés de Noël. C’est un goût qui se marie aussi bien avec le cacao qu’avec le café ou la vanille. Et ce n’est pas un hasard si, dans de nombreuses régions de France (le Piémont aussi, en Italie), la noisette est un fruit d’automne que l’on récolte avec soin et que l’on conserve tout l’hiver.

Faire son lait végétal maison, c’est aussi découvrir un trésor insoupçonné : l’okara. Ce mot japonais désigne la pulpe restante après extraction. Dans le cas du lait de noisette, il s’agit d’une pâte fine et légèrement granuleuse, très parfumée, qu’il serait bien dommage de jeter.

J’ai mis un moment à apprivoiser cette matière. Au début, je la conservais avec de bonnes intentions (“je vais en faire quelque chose, promis”), mais elle finissait souvent oubliée au fond du frigo. Puis, j’ai commencé à la cuisiner. Et là, j’ai compris tout son potentiel.

L’okara de noisette peut être utilisé dans une multitude de recettes. Ajouté à une pâte à gâteau, il remplace une partie de la farine et apporte du moelleux. Mélangé à un porridge ou à un granola maison, il enrichit en fibres et en goût. Il peut aussi servir de base à des tartinades sucrées ou salées, ou même à des burgers végétariens si on l’associe à des légumineuses.

D’un point de vue nutritionnel, l’okara est riche en fibres, en protéines végétales, et il conserve une partie des bonnes graisses contenues dans les fruits secs. C’est donc un ingrédient intéressant, surtout dans une démarche anti-gaspi.

Et si vous êtes du genre à aimer les défis culinaires, pourquoi ne pas tenter une pâte à tarte à base d’okara, ou des biscuits ? 

Pour ceux qui ne sont pas équipés et qui se demandent : peut-on faire du lait végétal sans extracteur de jus ? La réponse est oui, bien sûr. Il suffit d’un bon blender et d’un filtre type étamine ou sac à lait végétal. Mais si vous avez un extracteur, le procédé est encore plus simple et propre : pas besoin de filtrer à la main, l’appareil s’occupe de tout. Le lait sort d’un côté, la pulpe de l’autre, et en trois passages, vous obtenez un produit bien homogène, sans effort.

L’extracteur permet aussi de maximiser le rendement. En passant trois fois les mêmes noisettes avec de l’eau, on extrait un maximum de matière et on évite le gaspillage. C’est économique, et c’est toujours une petite satisfaction personnelle de voir qu’on a su tirer le meilleur d’un ingrédient.

Ce que j’aime avec le lait de noisette maison, c’est qu’il peut devenir la base d’une infinité de boissons ou de recettes. Vous pouvez le sucrer légèrement avec du sirop d’érable ou du miel, le parfumer avec de la cannelle, de la vanille ou de la fève tonka, le transformer en chocolat chaud ou en latte au curcuma… Et pourquoi ne pas l’utiliser pour préparer une béchamel végétale ou un riz au lait vegan ? Et si vous le torréfiez légèrement avant extraction, vous obtiendrez une boisson encore plus parfumée, presque pralinée.

Alors oui, il y aura toujours des jours où j’achèterai une brique toute prête, parce que la vie est comme ça. Mais savoir qu’on peut le faire soi-même, et le faire bien, c’est un petit plaisir et une porte ouverte vers d’autres expérimentations : lait d’amande, de noix de cajou, de coco, d’avoine…

 

🍄 Ingrédients et Substitutions :

  • Remplacez les noisettes par des amandes pour un lait encore plus doux et légèrement sucré.
  • Utilisez de l’eau de source ou de l’eau de coco pour varier les saveurs de votre lait végétal.
  • Ajoutez un peu de vanille ou de cannelle pour parfumer le lait et lui donner un goût encore plus réconfortant.
  • Si vous préférez un lait plus crémeux, vous pouvez augmenter la quantité de noisettes (jusqu’à 150 g) tout en ajustant la quantité d’eau.
  • Pour une version sucrée, vous pouvez incorporer un peu de sirop d’érable ou de miel après l’extraction.

🥣 Méthode :

  1. Avant de commencer, pensez à bien rincer les noisettes après leur trempage pour éliminer toute impureté.
  2. Une fois le lait extrait, vous pouvez le filtrer à l’aide d’un sac à lait végétal ou d’une étamine si vous préférez un résultat plus lisse.

🌿 Green Tips :

  • Ne jetez pas l’okara ! Vous pouvez le conserver dans un récipient hermétique pour l’utiliser dans des recettes de gâteaux, biscuits, ou même dans vos smoothies. C’est un excellent ingrédient pour éviter le gaspillage alimentaire. Ajoutez-le dans vos smoothies, granolas, ou même dans des recettes salées pour y apporter des fibres.
  • Si vous avez des restes de lait de noisette, utilisez-le pour aromatiser des sauces, des soupes ou même pour préparer une délicieuse boisson chaude.

❄️ Conservation et Congélation :

  • Conservation au réfrigérateur : Le lait de noisette maison se conserve dans un récipient hermétique au réfrigérateur pendant environ 3 à 4 jours. Il est normal qu’il se sépare, il vous suffira de le secouer avant chaque utilisation.
  • Congélation : Vous pouvez congeler votre lait de noisette dans des bacs à glaçons pour l’utiliser plus tard dans des smoothies ou des recettes.

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